"De l’eau sous la place des Fêtes"
Reportage audio réalisé en septembre 2008: Les Journées du patrimoine sont l'occasion de faire connaissance avec des lieux oubliés de tous. Sauf de passionnés, telle cette association qui prend soin du Regard de la lanterne, une partie de l'aqueduc de Belleville datant de la fin du XVIe siècle. Une ancienne réserve d’eau, aujourd’hui ignorée au beau milieu de la place des Fêtes, Paris 19e. Caroline Gillet nous fait visiter.
http://www.telerama.fr/culture/les-feles-du-patrimoine,33870.php
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Pour les Journées du Patrimoine en septembre, l'ASNEP (Association Sources du Nord – Etudes et Préservation) fait visiter exceptionnellement certains de ces regards.
Contact : 63, rue de Ménilmontant 75020 Paris asnep@free.fr 01 43 49 36 91
-> Lire le numéro de Quartiers Libres:Q.L N° 056-057 - AUTOMNE 1993 http://www.des-gens.net/Eaux-et-soifs
Eaux et soifs: Rue de la Mare, des Cascades, des Rigoles, passage de la Duée : tous ces noms évoquent l’eau, si présente à Belleville. Une duée n’est autre qu’une source jaillissante dans le langage de nos lointains ancêtres celtes.
-> A parcourir: http://parisvudeparis.canalblog.com/archives/2013/09/21/28044761.html
et aussi http://arhyme.asso.over-blog.com/2016/05/les-sources-du-nord-de-paris-de...
Deux réseaux différents peuvent être distingués parmi les Sources du Nord, un premier appelé « Eaux de Belleville » qui exploitait l'eau du versant sud des collines et l'acheminait vers des lieux situés à l'est de l'actuel boulevard Sébastopol/boulevard de Strasbourg et un autre appelé « Eaux du Pré-Saint-Gervais » qui exploitait le versant nord et acheminait l'eau à l'ouest de ces boulevards.
Le réseau des Eaux de Belleville, aussi appelé Eaux de Savies (ancien nom de Belleville), fut mis en place par les religieux de l'abbaye de Saint-Martin-des-Champs, située à l'endroit de l'actuel musée des Arts et Métiers (3e), et par les Templiers, installés dans l'ancien quartier des Templiers (3e). Plus tard d'autres bâtiments furent reliés à ce réseau :
• l'abbaye de Saint-Antoine-des-Champs (actuellement hôpital Saint Antoine, (12e)
• l'hôtel Saint-Pol (4e)
• l'hôtel des Tournelles (3e)
• l'hôpital Saint-Louis (10e)
Le principe était de récupérer l'eau de pluie tombée sur les collines. Cette eau traverse les sols, d'abord une couche perméable (marne blanche), puis une couche imperméable (argile verte). L'eau est ensuite drainée par des « pierrées » (réseau d'eau en pierres sèches, sans mortier) jusqu'à la citerne d'un regard. Un regard concentre plusieurs pierrées. L'eau évacuée du trop-plein de la citerne est alors déversée via un aqueduc, jusqu'aux divers points de distribution (en général des fontaines publiques). L’eau ainsi acheminée était d’assez bonne qualité puisqu'elle s’était assainie en traversant différentes couches. Les pierrées souterraines, dont on ne connaît pas aujourd'hui toute l'étendue, étaient signalées en surface par des bornes, afin d'être préservées et protégées (voir ci-dessous la photo d’une des bornes qui ont été conservées).
Le premier ouvrage que nous avons visité est un des plus connus. Il s’agit du regard de la Lanterne. Son nom lui vient du clocheton présent au-dessus du dôme, qui servait à l'époque de système de ventilation et d'éclairage naturel. Il constituait le point de départ du Grand aqueduc de Belleville. L’édifice est aujourd’hui entouré de constructions datant des années 1970. Il a été construit entre 1583 et 1613, vraisemblablement en lieu et place d'un monument plus ancien dont la seule trace subsistante est une plaque écrite en vieux français située dans le regard. Ce regard est resté inchangé depuis le XVIIe siècle. La construction en est remarquable. On peut y voir l’arrivée des « pierrées » drainant l’eau venant des collines voisines, le bassin dans lequel l’eau se déverse pour se décanter, ainsi qu’un tronçon de l’aqueduc souterrain qui desservait des fontaines et des bâtiments de la rive droite.
(source: http://fauriel.paris.free.fr/cr_Sources_du_Nord_19_10_2013.htm)